Comment je suis arrivée ici. Leeds. Angleterre. C'est une longue, très longue histoire mais apparemment il était écrit que je me retrouverais ici.. dans un pays que je ne connais pas. Allez je me lance. Parce que je ne sais pas encore comment commencer. Mais en tout cas il faut débuter par le commencement. Je suis née dans une ville assez mouvementée. mon pays est mouvementé. Bangui, Centre-Afrique. Mes parents sont écossais. Vétérinaires de carrières et très, voir trop engagés dans l'écologie, la protection. J'ai grandi dans un petit village avec des vraie valeurs.. compliqué. Mais génial. J'ai fait mes premiers pas non loin des animaux sauvages, à coté d'un monde que les gens ne connaissent que très peu. Je n'ai pas vraiment connu le luxe. Mes parents tenaient la réserve naturelle du pays. Ils avaient des gens sous leur coupe, mais on ne peut pas dire que le luxe existait. Pas d'internet, pas de portable. Nous c'était les talki-walki, les lettres et parfois nous avions les mails par minitel. La modernité est arrivée très tard, on a eu le téléphone je crois que je devais avoir 8 ans. J'ai fait l'école à la maison. Disons que je connais surtout ce que mes parents veulent voulaient que j'apprenne. Et j'ai commencé très tôt à vouloir les suivre sur le terrain. Vous savez, partir dans un 4x4 et aller soigner les animaux sauvages blessés par la nature ou même pas l'homme. Protéger les grands singes du braconnage. Les gens ignorent trop souvent qu'on tue les gorilles pour trop peu. Les gens les veulent pour en faire des trophées.. saviez vous que les mains  comme cendrier et la tête comme on le fait avec les têtes d'animal que l'on chasse et que l'on accroche.. je trouve cela tellement minable.. Je déteste cela. J'ai grandi dans l'angoisse qu'on touche au groupe que nous surveillons. A 14 ans avec les employés de mes parents je faisais des gardes dans la jungle. Les braconniers attaquent la nuit ce qui parait totalement logique vous me direz. Les gens pensent que j'ai de la chance, c'est vrai que c'est une vie totalement différente et dingue. J'adore. Avoir un bébé gorille ou chimpanzé dans les bras c'est fantastique. Bien que cette forêt soit pleine de bestioles stressantes.. on s'habitue très vite et c'est juste le pied. Dormir dehors sous une moustiquaire, dans un hamac, c'est magique, les étoiles sont vraiment sublimes.. on n'entend que la nature s'agiter. Je n'échangerais au monde ma vie je crois.. mon enfance. C'est naturellement que je suis restée dans l'association de mes parents pour la protection des animaux. Mais pas seulement.
Lorsque l'on grandit on comprend aussi que le monde n'est pas facile. Ce n'est pas facile c'est vrai.. La pays est déchiré par une guerre civile.. et il y a toujours des gens qui n'aiment pas les "étrangers", je ne me suis jamais considérée comme telle. Je suis née sur le sol Africain après tout alors je suis d'ici.. certes avec la double nationalité mais je ne suis jamais aller en Europe alors je ne veux pas être autre chose qu'Africaine. Ma peau blanche n'y changera rien. C'est vrai que parfois évoluer dans un monde différent c'est difficile. Le racisme envers les blanc existe aussi.. même si on dit toujours le contraire. J'ai eu du mal à être intégrer parmi les jeunes, mais en voyant que je pensais comme eux, que j'avais les mêmes cultures.. j'ai été acceptée. J'ai découvert que les femmes avaient beaucoup moins de droits.. la santé est désastreuse. C'est à partir de là que je suis allée à Bangui pour faire une formations d'aide soignante, faire des vaccins.. faire accoucher les femmes.. il fallait des gens comme moi.. bien que nous ayons régulièrement l'aide de médecin. Je ne pouvais pas tout faire toute seule. Mes parents arrivaient à aider.. sans la mesure du possible. On grandit tellement plus vite dans ce genre de monde. A 24 ans j'avais mes diplômes et j'étais compétente et passionnée. C'est à ce moment là que je l'ai rencontré. Vous vous demandez surement de qui je parle. Deeks. C'est souvent comme ça que je l'appelle.. mais son prénom c'est Basil. Un jeune médecin en mal d'aventure. Je me souviens lorsque je l'ai rencontré qu'il a rejoint l'organisation, il semblait tellement imbu de sa personne.. un fils à papa clairement.. mais pas question qu'il se pense plus fort que tout le monde.. Il est peut-être compétent.. mais je me méfie de ce genre de type.. ce n'est pas avec l'argent que l'on réussit à changer le monde. Nous on se débrouille parfaitement. Je sais que c'est mal, j'ai des à priori. C'est une amie du pays qui m'a un peu ouvert les yeux et je lui ai laissé sa chance. On est devenu amis. Il ne faut pas espérer plus. Il va repartir et c'est même ce qu'il a fait.. il est reparti chez lui, l'angleterre. Bizarrement il m'a manqué.. même avec le manque de temps j'arrivais à penser à lui. Regrettant de ne pas lui avoir montrer tout ce qu'il aurait pu découvrir. J'aurais du l'emmener à une garde de surveillance du groupe de gorille que l'on observe, c'est magique. Les petits se sont habitués à nous et viennent nous voir sous l'oeil protecteur des adultes bien sûr. Nous n'avons fait que bosser ensemble.. certes une complicité est arrivée.. mais je ne sais pas vraiment pourquoi j'espérais plus.. je savais qu'il repartirait. Il l'a fait. Je crois que le temps a commencé à filer sans que je m'en rende compte. Je bossais à m'épuiser pour ne pas penser. J'étais persuadée de ne pas le revoir. Pourtant il est revenu.. un an après. Il est revenu et c'était magique. J'étais ravie de l'avoir retrouver, l'amour est né, a pris place.. nous étions au paradis. Je lui ai fait découvrir des choses fabuleuses, les gardes.. les montagnes de la jungles avec des animaux sauvages.. on est parti en expédition.. surement ma plus grosse erreur. Pourtant je le sais, il y a des serpents mortels. Je me suis faite mordre alors que nous étions tous les deux.. et sans lui je serais peut-être morte.. il m'a sauvé la vie avec ses compétences de médecin. On est rentré, on a bossé ensemble.. c'était parfait.. mais cela n'a pas duré. On savait parfaitement que le pas était secoué par des révoltes et on s'est fait attaquer.. pourtant on était éloigné.. presque paumé dans la jungle.. mais on a été attrapé si on peut dire.. Deeks a été blessé.. gravement.. moi un peu moi, je veux dire, rien de grave vraiment.. un poignet foulé et des entailles ou blessures superficielles. Deeks a dû être évacué du pays.. il est parti.. mais je ne pouvais rien faire d'autre.. il lui fallait des soins, des vrais et sa famille est en Angleterre.. ma décision a été prise en une nuit. Je l'ai rejoint. Pas question de le perdre.. et je pense qu'il a besoin de moi.. il va mal.. mais ce qui va plus mal ce sont nos sentiments, notre amour. Il m'avait bien caché qu'il était fiancé et qu'il avait un fils. Il doit faire de la rééducation pour marcher.. c'est long.. et il a besoin d'être entouré.. mais il me rejette.. il me renie. J'ai quitté mon pays.. ma vie.. pour me retrouver bloquer ici.. je ne sais pas. Repartir? Persévérer ? En attendant je me suis trouvée un emploi.. mon expérience plait, je m'occupe des singes au zoo de la ville.. mais j'ai perdu mes repères, je découvre la modernité. croyez moi si vous voulez, mais j'ai un portable.. pas tellement le dernier de sorti.. mais il envoie des messages. Je découvre internet.. les ordinateurs et le haut débit.. je suis perdue et je me retrouve dans un monde angoissé.. qui.. me rend nerveuse parfois.. les gens sont agressifs.. speeds.. je fais ça pour Deeks.. mais lui ne semble plus vouloir de notre idylle. J'ai besoin de lui.. mais surtout je sais qu'il a besoin de moi.. je ne veux pas le perdre. Pas une seconde fois, surement pas. Pourtant il a une fiancée.. un gosse.. alors m'a-t-il menti ? je suis perdue. Je ne sais plus quoi penser.