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 You remember me? (ft. Avery)

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Gaël D. Haner

Gaël D. Haner
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ICI DEPUIS LE : 02/02/2014
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METIER/ETUDES : anciennement militaire, dorénavant courtier
STATUT CIVIL : attaché à la liberté, père d'un petit garçon qu'il n'a jamais vu, amoureux malgré lui
HUMEUR : des plus banales

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You remember me? (ft. Avery) _
MessageSujet: You remember me? (ft. Avery)   You remember me? (ft. Avery) EmptyMar 25 Fév - 10:28

You remember me?
Avery & Gaël



Seize heures et bientôt trente minutes. Je suis déjà sorti du travail, ou plutôt, mon patron m'a dit de sortir dès quatorze heures. La raison ? Il paraît que je n'ai pas une bonne mine aujourd'hui. J'ai pas la tête du loup prêt à bondir sur les agneaux qui bêlent au téléphone. Mais je peux pas être toujours au top, je peux pas porter mon masque tous les jours sans jamais m'en plaindre. Aujourd'hui, je supporte pas ce masque d'or. Aujourd'hui, je voudrais juste revenir en arrière, sans masque, juste avec les personnes que j'aime. Ou simplement la fille que j'ai aimé, et que j'aime surement encore malgré moi. Elle est là, hante mes nuits, prend possession de mes pensées. Elle ne me laisse jamais une seconde en paix. Avery. Je marche les mains dans les poches de mon pantalon bleu, parfaitement assorti à ma veste bleue pâle, parce qu'il faut toujours être parfait dans l'univers où je traîne. Enfin, je marche quoi, je voudrais juste penser à autre chose que ma vie d'avant, de militaire, de jeune heureux, mais j'y arrive pas, je suis hanté par mes démons. Je pourrais penser à la bourse, étant donné que c'est mon domaine, mais non, impossible. Je me fous pas mal de la bourse, qu'elle monte ou qu'elle descende, rien à foutre.

Je me dirige vers le parking ouvert où j'ai garé ma voiture, quand je passe devant le Starbucks. Jusque là, rien de très surprenant. Mais le truc est que, il y a cette fille, que dis-je, cette femme assise à une table extérieure du café. Elle est sublime, blonde, comme dans mes souvenirs. C'est elle, j'en suis sûr, je pourrais la reconnaître entre mille. Avery. C'était si facile que ça de la trouver ? Pourtant, ça fait bien trois ans que je la cherche. Pas activement, certes, mais je l'ai toujours cherché. Je n'ai jamais osé chercher son adresse ou quoi, j'espérais juste la croiser un jour en ville. Comme maintenant. Elle boit son café, accompagné d'un gâteau, elle ne me voit pas et tant mieux, pourtant, je ne suis absolument pas discret. Je me suis toujours demandé qu'est-ce que je ferai si je la voyais en ville et comment je me sentirai. Là, je n'ai aucune idée de comment l'aborder, mais je sais exactement comment je me sens : en colère. Alors, lentement mais sûrement, je m'approche d'elle, les mains dans les poches, comme je m'approcherai de n'importe qui. Je marche lentement pour lui laisser le temps de réaliser. Quand elle relève les yeux sur moi, mon cœur fait un raté. Bon sang Avery, si tu savais à quel point je te hais.

Je m'assois sur la chaise en face d'elle, sans un mot. J'appuie mes avants-bras sur la petite table, je prends de la place exprès, qu'elle ne s'attende pas à ce que je sois doux, j'ai bien changé. Je ne suis plus le militaire amoureux, mais le courtier en colère. Allez Gaël, dis quelque chose. « Tu te souviens de moi ? » Pathétique. Mais ce n'est pas une simple question, pas la question qu'un presque inconnu poserait à un ami d'enfance. Non, c'est plutôt de l'ironie. A ce moment précis, c'est le foutoir dans ma tête. Des tas de sentiments se battent en moi, la colère, la joie, la haine, la tristesse et j'en passe. Elle me regarde, de ses grands yeux bleus, et une partie de moi me dit d'être plus gentil avec elle, mais c'est impossible. « Bien sûr que tu te souviens de moi, après tout, je suis le père de ton gamin. » Je cherche à faire mal, parce que je n'ai pas envie de me montrer bon et agréable avec elle à ce moment-là. Pourtant je l'aime, putain ouais. Mais elle m'a anéanti, elle à réduit ma vie en poussières, millions de particules, envolées, disparues. Un serveur vient vers nous, je le renvoie aussitôt à son poste d'un geste de la main. C'est clairement pas le moment de nous déranger. Elle n'a pas changé, enfin si, comme tout le monde je dirais, mais dans ses façons d'être, elle est la même. Tandis que moi, j'ai totalement changé, métamorphosé. Rien qu'à voir comment je m'habille, toujours -ou presque en costume, la faute à mon travail. Jamais je ne mettais de costume avant, j'en avais pas les moyens. Mais ce n'est pas pour autant que je m'en vante, loin de là. J'aimerai tellement savoir ce que Avery va penser du nouveau moi.

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Avery S. Bennet

Avery S. Bennet
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MessageSujet: Re: You remember me? (ft. Avery)   You remember me? (ft. Avery) EmptyMar 25 Fév - 20:57

You remember me?
Avery & Gaël



Comme chaque mardi, je n'ai pas cours de l'après-midi. Ce qui devenait mon après-midi rien que pour moi. Et heureusement, car en ce moment je suis plus que fatiguée. Léo fait souvent des cauchemars le soir, ce qui me réveille en pleine nuit. Toujours le même rêve. Un soldat qui meurt pendant une bataille... Qu'est-ce que je dois faire ? Lui dire ? Je sais que ce rêve a un rapport avec son père, mais je ne me sens pas le courage de lui avouer que je lui ai menti...Mais comment pouvais-je lui expliquer que j'avais laissé tomber son père pour un autre homme tout ça parce qu'il était loin de moi ? Je culpabilise, je dois l'avouer et je sais que Gaël est une bombe à retardement qui risque de m'exploser en pleine figure. Je suis tiraillée entre l'envie irrésistible de le revoir et par la peur de retrouver le fantôme de mon passé.

Je dois l'avouer, il est bien plus que le père de mon fils. Il hante mes nuits, il est l'homme que je déteste de m'avoir laissé tomber pour une guerre à la con, mais celui que j'aime plus que tout et que j'aimerais toujours. Je ne sais pas comment je réagirais s'il était devant mes yeux. Cette idée me terrorise. Peur qu'il essaye de me retrouver comme un loup cherchant sa proie. Je sais qu'il est là quelque part dans cette ville. Après tout, il est peu-être passé à autre chose et s'en fiche complètement de me revoir... Cette idée m’écœure.

J'ai besoin que d'une chose, réfléchir. Le temps est au beau fixe, malgré que nous soyons en février. Comme à mon habitude, je me pose au premier café que je croise sur le passage. « Vous prendrez quelque chose mademoiselle ? » « Un café au lait et le cheesecake du jour s'il vous plait. » « Très bien, je vous apporte ça tout de suite. » Comme à mon habitude, je sors mon carnet de croquis, le seul moyen qui m'aide à mettre de l'ordre dans mes pensées. Je dessine encore et encore les visages qui m'entourent. Je suis tellement concentrée que je n'adresse même pas un regard au serveur m'apportant ce que j'ai commandé.

Je dessine, café à la main cet homme buvant son thé accompagné de son ordinateur, les deux jeunes femmes parlant sûrement des derniers potins sur les fesses de je ne sais qui ou encore plus loin de cette terrasse. D'ailleurs, un homme au loin s'approche du Starbuck. Non...Ce n'est pas possible... ! Lui ? Gaël ? Mon cœur bat la chamade au point de m'en faire tourner la tête. Je n'en crois pas mes yeux. Je sens mon café glisser de mes mains et percuter le sol, mais je n'arrive pas regarder autre chose que ce fantôme, pourtant bien réel s'approcher de moi. Même de loin, je vois que son regard est d'un noir que je ne connais pas, remplit de haine. Je suis tellement désolée Gaël, je suis impardonnable... Il est beau, tellement beau que je sens cet amour enfoui, caché en moi depuis cette lettre, remonter à la surface. Le voir en costume, est un réel choc pour moi. Lui avec un costard ? Je demande bien ce qu'il fait maintenant. Mais je sens que ça ne va pas être notre sujet de conversation. Il s'assoit en face de moi et moi je suis là, bouche-bée comme une bécasse sans savoir quoi dire ou quoi faire. Mes yeux se remplissent de larmes et ma vision se trouble. « Tu te souviens de moi ? » Je sens du sarcasme et de la colère dans sa voix. « Bien sûr que tu te souviens de moi, après tout, je suis le père de ton gamin.»

C'est la phrase de trop. La colère prend place et m’enivre...Ton gamin...«NOTRE gamin qui se prénomme Léo je te ferais dire ! Et c'est quoi cette question débile? Tu crois sincèrement que j'ai pu t'oublier comme ça? » Je le vois renvoyer avec un air dédaigneux le pauvre serveur. «Mais tu te prends pour qui maintenant?» Ma fierté reprend le dessus, me faisant dire des choses que je ne pense pas. «Tu aurais très bien pu me répondre à cette lettre ou te battre faire quelque chose merde ! » Comment je pouvais être aussi stupide que cela? Je regrette déjà ce que je venais de dire. Mes yeux se remplisse d'inquiétudes au peur de le voir s'énerver. Je suis la dernière des imbéciles et je me comporte comme une gamine. Mais Gaël a toujours eu cet effet sur moi, il me fait sortir de mes gonds et me rend complètement dingue dans tous les sens du terme. «Ça te plais de jouer au méchant? De me faire encore plus culpabiliser que je ne le suis? Tu crois que c'était facile de me retrouver seule avec Léo pendant tout ce temps, complètement paniquée à l'idée de te voir mourir? » Il était bien plus sombre qu'avant. L'homme que j'avais connu est bien loin. Je le dévisage, je regarde toutes les parcelles de son visage avec autant de précision que si je le dessinais. « Tu as tellement changé... » J'avais envie de prendre sa main de la serrer le plus fort possible contre moi, mais je sens que ce n'est pas le moment. J'avais un nouveau Gaël devant moi et une chose est sûre, c'est qu'il n'allait me faire aucun cadeau.
© Grey WIND.
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Gaël D. Haner

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You remember me? (ft. Avery) _
MessageSujet: Re: You remember me? (ft. Avery)   You remember me? (ft. Avery) EmptyMer 26 Fév - 10:47

You remember me?
Avery & Gaël



J'ai l'impression de vivre un rêve, ou un cauchemar, j'en sais encore trop rien. Mais bon sang, elle est là, face à moi, bouche-bée. Elle parait toujours être cette jeune-fille que j'ai connu, avec qui j'ai vécu deux années de bonheur, l'ange qui a fait de moi un homme comblé, jusqu'à un certain temps, jusqu'à ce que sa lettre empoisonnée me fasse tomber au plus bas. Je me souviens de cette journée comme si c'était hier, alors que ça fait bien trois ans maintenant. J'étais assis dans la terre, mon canif à la main, ma sœur me scrutant au loin, sans jamais me lâcher du regard. J'ai lu la lettre sans un mot, sans la moindre émotion, pour péter les plombs par la suite. Pour planter le canif dans la terre jusqu'à creuser un trou, creuser ma tombe. Avery était ma seule motivation à la guerre, j'aurai pu crever mille fois là-bas. Je sais même pas comment j'ai fait pour tenir par la suite, face à Joan qui a tout fait pour me reparler, face aux morts incessants. Putain de guerre, elle m'a détruite elle aussi. Même si le psy m'a jugé apte a reprendre une vie normale, je sais que j'aurais toujours des séquelles de la guerre.

Face à moi, Avery semble perturbée, c'est sûr qu'elle ne pensait pas me voir débarquer de nouveau dans sa vie comme une fleur. Et pourtant. Elle a les larmes aux yeux, ce qui, intérieurement me rend mal, s'il y a bien une chose que je ne veux pas, c'est la voir pleurer, mais je sens pourtant que cela ne va pas arriver qu'une fois. Mais extérieurement, ça me laisse de marbre. Ce n'est qu'une apparence bien sûr, c'est encore ce masque d'or posé sur mon visage qui me rend comme ça. Je vois bien que ma prise de parole la brise un peu plus, je voudrais être plus poli, plus comme elle me connait, mais impossible, je n'y arrive pas. Quand Avery utilise le mot "notre" pour parler de son enfant, que je n'arrive décidément pas à appeler mon enfant face à elle, ça me fait un choc. Un coup de poing dans le ventre. Ouais, t'as un gosse, Gaël. Trop rapidement, Avery s'emporte alors que d'après moi, elle n'a pas à le faire. « Léo pas vrai ? Et le mec qui s'occupe de lui à ma place, il s'appelle comment ? » Voilà, nous y sommes. C'est un des points qui me font la détester. Mon fils est élevé par un autre homme, par une autre mentalité que la mienne. J'aurais pu donner tellement à mon enfant. Lorsqu'elle me lance que j'aurais pu répondre à sa lettre, je ne peux m'empêcher d'émettre un rire mauvais. « Et j'étais censé répondre quoi ? T'as une idée toi ? Tu serais parti quand même, Avery. Et crois moi, je me suis battu, putain j'ai fais que ça. » Nous faisons tout pour parler le moins fort possible, mais déjà, des têtes se retournent vers nous. Je soupire et recule afin de m'appuyer sur mon dossier.

Passant une main sur mon visage pour tenter de me calmer, je ferme les yeux un instant, jusqu'à ce que Avery reprenne la parole. Là, je me rends compte de ma méchanceté lorsqu'elle me la fait remarquer. Je la regarde droit dans les yeux un instant, avant de me sentir obligé de détourner le regard. Elle me perturbe, et c'est une des rares à y arriver. « Attends, c'est moi le méchant ? Avery, t'es parti sans rien dire. Je suis rentré chez nous, et il n'y avait plus personne. Ni toi, ni Léo. Je me suis retrouvé seul. » Je ne lui dis pas tout. J'ai été plus que seul, hanté par des cauchemars de guerre, réveillé au moindre craquement de bois, un canif sous l'oreiller. Je suis devenu fou pendant plus de deux mois. Un vrai parano, ne voulant plus sortir de chez lui, de cette maison affreuse où des tas de souvenirs y étaient installés. Aujourd'hui heureusement, je n'habite plus dans cette maison. Sa dernière remarque, plus posée, me donne l'impression de me calmer, même si je ne suis qu'une bombe à retardement. Je replonge mon regard dans le sien. Bien sûr que j'ai changé. Mon regard attendri redevient vite colère. Je secoue négativement la tête et croise les bras sur mon torse. « T'es parti sans rien dire, Avery. » Je lui répète encore une fois, qu'elle se l'encre en tête. Je sens les larmes monter, mais je les renvoie d'où elles viennent. C'est pas le moment de craquer, il est encore bien loin ce moment.

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Avery S. Bennet

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MessageSujet: Re: You remember me? (ft. Avery)   You remember me? (ft. Avery) EmptyMer 26 Fév - 21:38

You remember me?
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Ce mec me rend dingue...dingue. Je le vois, devant moi avec cette colère en lui qui doit bouillir depuis des années. Je rêve de lui dire que tout est de ma faute pardonne moi, mais je n'y arrive pas. Je me comporte comme une abrutie de première. Je fais en sorte de refermer mon carnet où certains de mes croquis sont le visage de Gaël. S'il y a bien une chose que je ne voulais pas oublier, c'était ce visage qui avait illuminé ma vie, mais je ne veux pas qu'il les voit. Il me hait c'est certain, je ne vois pas comment il pourrait encore m'aimer. Je me sens anéantie à cette seule idée que cet amour se soit changé en haine.

Je sens la noirceur de son regard devenir encore plus profond. « Léo pas vrai ? Et le mec qui s'occupe de lui à ma place, il s'appelle comment ? » Que dire ? Je me sens aussi fautive qu'une meurtrière. Son 'Léo pas vrai'' me donne envie de le gifler ! Sa question me fait bondir le coeur. Andrew...Pendant un instant il m'était complètement sorti de la tête. Il n'avait rien à voir avec cela. Lui, a toujours été là pour moi. Andrew savait ma situation, sauf que je ne lui ai jamais dit que le père de Léo était de retour à Leeds depuis trois ans. Il s'était occupé de moi pendant mes crises de paniques que j'avais rien qu'à l'idée de voir l'homme de ma vie mourir et de me retrouver seule. Andrew était une vraie figure paternelle pour mon fils et il en avait besoin. « Oui Léo, tu entends bien... » Je sens mes larmes remontées encore et encore à la surface. Un silence se fait... Je ne me sens pas le courage de parler de ''celui qui a prit sa place.'' Je suis la seule coupable et je ne veux pas qui lui arrive quoique ce soit. Le regard baissé sur mon gâteau que je réduis en miettes gênée par sa question. «Laisse le, il n'a rien à voir avec mes décisions. Lui à toujours été là pour moi et ne m'a pas laissé pour une guerre à la con. » Et merde, qu'est-ce que je dis encore comme absurdité ? Je suis la dernière des crétines. Je réagis mal à l'abandon. Mon père m'a déjà abandonné et j'ai peur que d'une seule chose, que cela arrive aussi à mon fils...

«Je comprends que l'idée que ton fils soit élevé par un autre homme que toi ne te plaises pas...Mais je devais faire quoi pour Léo ? Il avait besoin d'un père pour grandir. Toi, tu n'étais pas là.» Je sens une larme coulée que j'essuie le plus vite possible. Je sens sa haine et la mienne bouillir encore et encore. Nous n'arrivons pas à l'éteindre, trop d'années se sont écoulées dans lesquelles l'amertume n'avait fait que grandir. Pourtant, je rêve que d'une seule chose, qu'il me pardonne. Ma réponse absurde face à l'idée qu'il aurait pu répondre à ma lettre lui donne un rire amer qui me glace le sang. Où est passé ce rire qui me faisait chavirer Gaël ? « Et j'étais censé répondre quoi ? T'as une idée toi ? Tu serais parti quand même, Avery. Et crois moi, je me suis battue, putain j'ai fait que ça. » Sa réponse me donne envie de pleurer, mais fierté ostentatoire en décide autrement. «Et moi ? Tu as pensé aux répercutions de ton départ pour aller crever pour je ne sais quelle idée à la con de ce fichu pays pouvait avoir? » Les larmes coulent, c'est plus fort que moi. «Je ne faisais que pleurer tous les soirs avec la peur au ventre de voir arriver des collègues à toi sur le parvis de notre maison.» J'ai envie de tout balancer et de partir, je craque, ma coquille commence à se briser, je panique. Je sens que nous attirons les regards autour de nous, mais je m'en fou.

Il essaye de se calmer, je le vois, mais je sens que c'est impossible autant pour lui que pour moi. Nous sommes tous les deux autant pris au dépourvu par nos retrouvailles. Tu me manques Gaël, tellement...« Attends, c'est moi le méchant ? Avery, t'es parti sans rien dire. Je suis rentré chez nous, et il n'y avait plus personne. Ni toi, ni Léo. Je me suis retrouvé seul.» Mon cœur dérape en entendant sa réponse et le fait qu'il prononce le prénom de notre fils.

 «Tu penses que c'était quoi le mieux ? Que je reste dans notre maison en étant avec un autre homme ? Oui, certainement ! »Il arrive à me tuer rien que par des paroles. Un silence prend place, je m'engouffre sans ne savoir quoi répondre. Mon gâteau commence à devenir une vraie bouillie. Le fait qu'il soit quand même rentré chez nous après ma lettre me crève le cœur à un tel point que je le regarde les yeux écarquillés, stupéfaite. «Tu..Tu...Tu es rentré chez nous ? Gaël...Ce n'est pas une question de méchanceté. Je pensais qu'à une personne en faisant cela, Léo ! Il est tellement... » Je n'arrive pas à finir ma phrase, mon souffle se coupe. Mes émotions se mélangent, mon esprit diverge, je n'arrive plus à me battre contre ce loup qui est bien décidé à me dévorer. « T'es parti sans rien dire, Avery. » Il me dit cela en me transperçant du regard. Il finit de m'achever.  «Arrête Gaël, j'ai compris le message! Et toi? Toi tu es parti en me laissant seule, enceinte. J'étais jeune complètement paniquée par cette idée d'élever mon fils seule.» Je sens ma faiblesse prendre emprise sur moi.

 Je ne baisse pas les yeux en lui rendant un regard le plus noir possible, mais sans succès, je baisse les yeux. «Gaël... » Je soupire, je cache mon visage avec mes mains ne sachant quoi faire, quoi dire. Je me sens égoïste. Ai-je réellement fait cela pour Léo ou pour moi ? Abandonner l'homme que j'aimais par peur de ne pas le revoir revenir, voilà la vérité. «Je me sens blessée avec tes phrases assassines...Sûrement autant que je t'ai blessé...» Le mot pardon n'arrive pas à sortir de ma bouche. J'hésite à lui montrer une photo de Léo que je garde toujours avec moi. «Quand je te vois, j'ai l'impression de voir notre fils...Il a beau avoir mes yeux, il a cette joie de vivre que tu avais... » Je veux le calmer, même si c'est cause perdue. Je tente de ravaler ma fierté pour laisser place au calme.
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Gaël D. Haner

Gaël D. Haner
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MessageSujet: Re: You remember me? (ft. Avery)   You remember me? (ft. Avery) EmptyJeu 27 Fév - 10:27

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Je ne suis plus que boule de nerfs, bombe à retardement, immense flamme cramante. Et elle est mon apaisement, la glace prête à refroidir le feu que je suis. J'ai l'impression d'être redevenu l'ancien Gaël, le soldat vaillant et tête brûlée. Nous sommes en train de nous anéantir, lentement mais sûrement, parce qu'on s'est manqué. Du moins, son visage, sa présence a manqué à mon existence. Je baisse les yeux une seconde pour voir ce que me cache Avery dans le carnet qu'elle ferme. J'ai à peine le temps de voir un portrait. On dirait mon père plus jeune, mais je comprends qu'il s'agit de moi. Putain, elle m'a pas oublié, Dieu merci. Chacun son truc pour pas oublier l'autre. Elle a ses croquis, ses souvenirs, j'ai sa photo, le collier que je lui avais offert et que j'ai retrouvé chez nous quand je suis rentré de la guerre.

Je me déteste de lui faire autant de mal. J'ai envie de me donner des claques, celle que Avery devrait me mettre. Mais au lieu de ça, elle tient le coup, malgré les larmes qui menacent de couler. Elle affirme le prénom de notre enfant. Je voudrais lui dire que c'est le plus beau des prénoms, seulement, je n'en ai pas le courage. Léo, un prénom français, comme le mien. Un silence s'abat. Ni Avery, ni moi ne trouvons la force de parler. Je jette un coup d'œil au gâteau qu'elle réduit en miettes, retranscription certaine de nos cœurs à ce moment-là. Avery défend son conjoint, c'est tout à fait normal, mais je me surprends à la fusiller du regard, comme le ferait tout homme jaloux. Elle me reproche d'être parti à la guerre. Cette fois je ne retrouve pas la force de rire, alors je feinte, pousse un râle à peine audible, juste assez puissant pour qu'elle l'entende. « Je l'ai fait pour mon père. Et aussi pour me tirer de chez moi, pour fuir... » Ferme-là, Gaël. Je ne terminerai pas ma phrase. Pour fuir Joan, pourtant revenue au triple galop vers moi, sur le champ de bataille. Ma sœur me mettait mal dans ma peau, voilà pourquoi j'étais parti en guerre.

Avery me rabâche sans cesse le fait que je l'ai abandonné, ça me dégoûte moi-même d'y repenser. Mais on était jeunes. Je ne lui réponds pas, hésite à me lever pour partir, quand je la vois essuyer cette larme qui perle sur sa joue. Ça m'arrache le cœur. Machinalement, ma main s'avance vers elle pour essuyer la larme avant elle, mais je stoppe mon geste bien avant, avant même que ma main ne parcourt la moitié de la table qui nous sépare. Elle se rend compte de mon geste, et je sais que c'est à ce moment précis qu'elle peut revoir en moi le Gaël d'avant. Silencieusement et le plus calmement possible, je l'écoute. La voir pleurer me détruit, ça me crispe littéralement, ça doit se voir. Je voudrais lui répondre, lui dire que je suis là maintenant, je ne risque plus ma vie, mais à quoi bon ? « Je m'en veux, terriblement, ok ? Mais je pensais pas que ça nous détruirait. » C'est ridicule. Je sers les poings sur la table et je les vois trembler. Trop de sentiments se percutent, c'est le bordel. Je dois me calmer, mais je suis pas foutu d'y arriver.

Je plonge mon regard dans le sien, jusqu'au plus profond de son âme, comme si je pouvais lire en elle. Je la comprends lorsqu'elle me dit être partie seulement pour Léo. « Je sais. Mais t'as pas pensé qu'en me privant de mon enfant, j'en crèverais. » Pas un merci, rien. Juste un poison que je lui balance en pleine figure. Avery doit parvenir à lire la frustration de ne pas connaître mon enfant sur mon visage. Son gâteau n'est plus que bouilli, alors, je lui sors cette assiette des mains, geste purement mécanique. « Toi comme moi ne savions pas que tu étais enceinte. Je serais jamais parti sinon, tu le sais. » Je me hais de plus en plus de l'avoir laissé seule. Je me souviens de cette vague de tristesse qui m'avait envahi lorsque j'avais appris par une de ses lettres qu'elle était enceinte. A ce souvenir, je ferme les yeux et ne peux m'empêcher de grimacer, comme si on venait de me donner un coup.

Avery prononce mon nom, simplement, et mon cœur fait de nouveau un raté. Elle va me tuer. Elle cache son visage et je l'imite en plongeant ma tête entre mes bras tendus sur la table. Je reste ainsi jusqu'à ce qu'elle compare Léo à moi. Doucement, je relève la tête. Avery a trouvé les mots pour m'apaiser un tant soit peu. Je fais abstraction de son avant-dernière remarque pour pouvoir aborder un sujet plus doux, en apparence seulement. « Que j'avais. T'as raison, je l'ai perdu. J'ai abolument tout perdu. » Rancune, haine, désarroi. Je souris tristement à la mère de mon enfant, en espérant qu'elle arrive à saisir le sens de ma phrase. Ce que je veux lui dire, c'est que j'ai perdu ma première vie, avec elle. J'ai dû en reconstruire une autre, faite de diamants et de paillettes sur lesquelles je cracherai bien si ça pouvait me permettre de reprendre ma vie d'avant.

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Avery S. Bennet

Avery S. Bennet
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MessageSujet: Re: You remember me? (ft. Avery)   You remember me? (ft. Avery) EmptyJeu 27 Fév - 21:14

You remember me?
Avery & Gaël




Je le contemple sans que je ne puisse m'arrêter. A croire que j'ai encore du mal à intégrer que ce soit Gaël, mon Gaël en face de moi. Par moment, je reconnais certaines de ses mimiques. Je ne vois plus le fantôme de mon passé, mais le nouveau Gaël. Le sujet ''Léo'' nous détruit complètement tous les deux. J'ai envie de lui dire comment est son fil. Aussi joyeux et valeureux que lui, un brin perturbateur à l'école... Mais rien ne sort de ma bouche qui n'arrive pas à décrypter tout ce que mon esprit a en tête. Je suis une vraie cocotte minute.

Je sens la jalousie remplir son regard lorsque je défends Andrew, mais je ne lui en veux pas, au contraire. Je suis même presque contente et soulager. Égoïste que je suis... Je ne dois rien attendre de lui, peu-être à t-il lui aussi refait sa vie? Je ne préfère même pas y penser, car je crèverais les yeux de cette fille si je la croisais. Encore une fois, je suis plus qu'égoïste, haineuse rien que de penser qu'une autre femme peut l'étreindre. « Je l'ai fait pour mon père. Et aussi pour me tirer de chez moi, pour fuir...» Lui aussi à la voix qui tremble. Mais sa réponse m'énerve, m'agace. Il est sérieux ? « Te tirer de chez toi ? Pour fuir ? Je... » Je suis tellement stupéfaite par sa réponse que je n'arrive pas à finir la mienne. Je fais mine d'être abasourdie ne comprenant pas son comportement.

Est-ce que Joan était responsable de cela? Je sais qu'entre lui et elle ça a toujours été très complexe et un sujet à ne pas aborder et là, je sens qu'il ne vaut mieux pas jeter encore une bombe sur ce terrain déjà bien miné. Lorsque je craque pour la première fois devant lui, je le vois se précipiter pour me retirer la larme qui coule sur ma joue, qu'il arrête directement lorsqu'il se rend compte de son geste. Je fais mine de ne pas être vexée. Mais pendant une seconde, j'ai cru voir l'homme que je connaissais. « Je m'en veux, terriblement, ok ? Mais je ne pensais pas que ça nous détruirait. » Il sert des poins, je me rigidifie sur place sans savoir quoi répondre. Calme toi je t'en pris... «Je ne le pensais pas non plus. Mais dès que je t'ai vu partir, je l'ai été complètement... La Avery forte que tu connaissais étais bien loin...» Je reprends ma respiration avant de continuer en essayant de sangloter le moins possible. «C'était toi ma force Gaël...» Je baisse les yeux gênée de m'ouvrir autant à un homme que j'ai autant blessée. «Quand j'ai su que j'étais enceinte de toi...ça m'a achevé. Le jour qui était censé être le plus de notre vie, s'est transformé en peur, en larme et j'en passe...Je ne voulais pas revivre ce que ma mère avait vécu...Je suis tellement désolée. »

J'ai réussi, réussi à lui dire que je m'en voulais. «Excuse moi...» Je sens son regard me transpercer, me mettre complètement à nue. Je sens mon amour pour lui m'envahir et combler mon esprit. « Je sais. Mais t'as pas pensé qu'en me privant de mon enfant, j'en crèverais.» Sa phrase me glace le sang. Je le comprends tellement...Je ne préfère même imaginé ce qu'il a ressentit en voyant la maison vide...Je l'ai achevé après tout ce qu'il a vécu, c'est certain. «Je ne savais pas si tu voulais nous revoir après ce que je t'ai fait...J'avais besoin moi aussi de partir loin de cet endroit qui s'était transformé en maison du chagrin pour moi. Elle me rappelait chaque jour, chaque nuit ton absence qui m'a complètement anéantie...Je ne voulais pas ça pour mon fils.» Il pousse l'assiette dans laquelle se trouve ce qu'il reste de mon gâteau avec un reflex qui me stop sur place. Je le regarde, sans rien dire. «Toi comme moi ne savions pas que tu étais enceinte. Je serais jamais parti sinon, tu le sais.» Je le vois fermer les yeux. Je le sens blessé, voire plus... «Je le sais Gaël, je le sais... » Je sers le mouchoir que j'ai entre les mains. J'ai besoin d'écraser quelque chose, une façon de montrer l'état de mon cœur à ce moment précis.

Je nous sens fatigués, fatigués de se battre l'un contre l'autre. Tout ceci montre bien que nous tenons encore l'un à l'autre. Il m' a manqué, me manque tellement que j'en crève rien que d'y penser. « Que j'avais. T'as raison, je l'ai perdu. J'ai absolument tout perdu. » Sa réponse face à ma comparaison entre lui et notre fils me brise le cœur. Qu'il avait...Il a perdu cette joie de vivre qui le rendait si charismatique, sûrement à cause de moi. Je suis totalement responsable de ce qu'est devenu Gaël. Son sourire émane une tristesse qui m'empêche de le lui rendre. Je le regarde avec l'inquiétude de savoir ce qu'il est devenu. J'en peux plus, je vais exploser si ça continu. Je ne peux pas rester comme ça. J'ai envie de balancer cette table qui nous sépare pour me rapprocher de lui. J'hésite, je ne sais quoi faire. Peur qu'il s'écarte de moi, reforge ce masque qui commence à disparaître petit à petit. Reviens Gaël...Je sens que la terrasse entière n'arrive pas à regarder autre part que vers nous, mais ce n'est pas grave, je suis dans ma bulle avec lui. J'ai peur qu'il m'échappe, que ce soit la dernière fois que je le vois. Non je ne veux pas ça, même si ça doit foutre un bordel monumental dans ma petite vie paisible. Et puis merde ! Pour ne pas passer pour encore plus folle que je le suis, j'approche ma chaise de la sienne nerveusement. Avec hésitation je sers très fort son bras avec ma main, comme si je lui disais de ne pas dire cela, ce n'est pas vrai. «Gaël, je ne veux pas t'entendre dire cela, je t'en prie...»

Je plonge dans ses yeux, je le regarde avec un amour presque dérangeant, mais qui s'échappe de moi. Gaël le sait mieux que personne, mes yeux ne savent pas mentir. Nos visages n'ont jamais étés aussi proches depuis très longtemps. Je dérape, mon cœur gagne sur mon esprit. Tu fais quoi là Avery, ressaisis toi? Plus rien ne compte à part lui. «Je veux te montrer quelque chose...» Je prends mon sac à main et sors mon porte-feuilles une photo de Léo et moi au parc. «Le voilà...Léo. Il a cinq ans maintenant. Il est toujours de bonne humeur, sauf quand il doit aller se coucher comme tous les enfants. En ce moment il est fan des dinosaures et demande toujours une histoire avant de se coucher...Il chahute parfois à l'école, mais c'est un amour!» Le visage de Léo m'apaise. Est-ce que je vais trop loin en lui montrant la photo de notre fils? Ce que ne sait pas Gaël, c'est que son fils porte en deuxième prénom celui de son père. Que je lui parle de son père quand il me pose des questions, même s'il pense que ce dernier est mort. Je ne veux pas l'avouer à Gaël, par peur de voir le loup resurgir. Je me retiens de lui caresser le visage. A chaque qu'il me regarde je sens mon cœur battre encore plus fort. «J'en reviens pas que tu sois face à moi. Tu as changé, mais pas tant que ça.» Je lui fais un sourire, sans rien dire, tout en lui serrant le bras encore plus fort.
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Gaël D. Haner

Gaël D. Haner
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You remember me? (ft. Avery) _
MessageSujet: Re: You remember me? (ft. Avery)   You remember me? (ft. Avery) EmptyDim 23 Mar - 14:11

You remember me?
Avery & Gaël



Nous avons l'air d'être de véritables bêtes de foire à cet instant précis, ce qui me rend encore plus nerveux que je ne le suis déjà. Avery à l'air d'être mal à l'aise par rapport à ça elle aussi, mais pas que. Tout comme moi. Rien que le fait de la revoir, me met dans un état second, comme s'il ne s'agissait que d'un rêve, ou cauchemar, à voir vu la tournure de notre discussion. Je me rends compte être mauvais avec elle, ce qu'elle ne mérite pas. Mais c'est plus fort que moi, c'est mon tempérament, tout simplement. On ne m'a jamais appris à rester calme. Surtout depuis que je suis rentré de l'armée et que j'ai intégré cette boîte de courtier, où les ventes se font en criant au téléphone. Avery est face au loup prêt à bondir sur n'importe quelle brebis. Plus face au Gaël jeune et fou. Je laisse passer une remarque de Avery à laquelle je ne me sens pas de lui répondre. Celle où je devrais lui expliquer que je ne voulais pas la fuir elle, mais Joan.

Lorsque Avery s'ouvre un peu plus à moi, lorsqu'elle me confie que j'ai été sa force, mon esprit rejette entièrement cette idée. Je ne peux pas l'accepter, alors qu'au fond de moi, je ne veux entendre que ça. Parce que de mon côté, Avery a été ma force elle aussi. Plus que n'importe qui d'autre, parce qu'au final, je n'avais personne d'autre sur qui compter. Et c'est en pensant à ça, que ma haine revient de plus belle. C'est en pensant à ça, que je me dis qu'elle m'a trahi, abandonné. Je l'écoute, le regard noir. Je la comprends tellement. Je sais ce que ça fait d'être élevé par un seul parent quand on est qu'un gosse. Je sais que ça fait mal. Je ferme les yeux pour oublier la vision de ma mère que je n'ai jamais considéré comme telle, puis, je rouvre mes yeux pour les poser sur Avery. « Je sais, Avery. Tu as fait ce qu'il fallait faire pour Léo. » Mais pas pour moi. C'est ce que j'aurai voulu rajouter, mais seulement, je ne peux pas me comporter de la sorte, pas quand elle a fait ça pour Léo. J'ai encore du mal à prononcer son prénom sans difficulté, c'est bien trop nouveau pour moi, de me dire que j'ai un fils. Pourtant, j'ai eu le temps de me le dire, mais je ne l'ai jamais vu. Et puis, je n'avais plus de nouvelles de Avery, ce qui m'a en quelques sortes, obligé à ne pas penser à tout ça.

Je sers les poings de nouveau. A la table située à côté de nous, un couple nous regarde, ce qui fait considérablement monter mes nerfs. Alors, je jette un coup d'œil au type et en un haussement de sourcil, j'arrive à lui faire comprendre qu'il ferait mieux de s'occuper de sa copine que de Avery et moi. Je reporte ensuite mon attention sur Avery qui, avec sa mini justification du "je ne savais pas si tu voulais nous revoir", me laisse sans voix. Comment est-ce qu'elle a pu penser ça ? « Tu ne t'es jamais dit que je voulais voir mon fils ? Je comprends très bien que tu sois partie de cette maison, mais bon sang, Avery ! T'as pas pensé à moi en me privant de Léo toute ma vie. » Je redeviens méchant, mais je n'arrive pas à être autrement, la situation ne se prête pas à ce que je sois plus aimable avec elle. Elle m'a enlever Léo. Et je pense que pour tout père responsable, ne pas voir son enfant reste la pire des punitions que l'on puisse lui donner. Je me sens honteux de lui cracher mon venin en pleine figure, mais en même temps, j'ai besoin de lui expliquer, de lui faire comprendre ce que j'ai vécu. Parce que Avery, elle a retrouvé quelqu'un, mais pas moi. J'y arrive pas, et j'y arriverai jamais, je le sais.

La tension est palpable, mais, elle a des paroles, des gestes qui arrivent peu à peu à me calmer. Jusqu'au moment où, sûrement prise d'une folie, elle s'approche de moi. Et il y a son visage, à quelques centimètres du mien seulement. Je risque un regard rapide sur ses lèvres et tourne subitement la tête. T'es qu'un con, Gaël. Je sens la main de Avery serrer du plus fort qu'elle le peut mon bras, mais je ne dis rien. Si elle ressent le besoin de faire ça, c'est certainement pour une raison. La situation me gêne presque, parce que jamais je ne penserai qu'elle ferait ça, qu'elle se rapprocherait dangereusement de moi. Le temps qu'elle cherche quelque chose dans son sac, je passe une main sur mon visage comme pour me réveiller. Et lorsque Avery me tend la photo et me présente mon fils, je prends alors une claque monumentale. Cela fait bien longtemps que je n'avais pas vu une photo de lui. Automatiquement, j'ai ce sourire qui se glisse sur mes lèvres. Il est beau, ressemble à sa mère. Tout en détaillant chaque trait de Léo sur la photo, j'écoute Avery parler. Son ton redevient serein, paisible. Preuve que Léo arrive à nous calmer tous les deux en un temps record. « Il m'a l'air d'être un vrai petit homme. » Je n'arrive pas encore à dire face à Avery qu'il est magnifique, je le garde pour moi.

En me serrant encore plus le bras, elle me dit que j'ai changé, mais pas tant que ça. Elle a tort. Parce que j'ai entièrement changé. « Tu trouves ? Mais tu sais, je suis plus le Gaël que tu as connu. Plus du tout. » Ce Gaël là est enfoui au plus profond de moi. Caché sous un masque d'or. Je la regarde, soupire. « Toi aussi tu as changé. Sûrement grâce à Léo. » Ce que je veux dire par là, c'est qu'elle fait beaucoup plus femme qu'auparavant, plus mature. Mais après tout, elle est maman maintenant. Je regarde de nouveau la photo avec ce même sourire que j'ai à chaque fois que je regarde la photo. « Il a tes yeux. » Je m'adresse à Avery sans même la regarder, trop occupé à admirer mon fils, avec ce sourire qui m'appartient sur la photo, le sourire malicieux. J'ai l'impression d'avoir dit cette phrase à Avery d'une façon presque trop mielleuse, qui ne me ressemble plus, comme auparavant lorsque je lui parlais. Elle pourrait faire revenir l'autre Gaël, j'en suis presque sûr, mais ça prendrait certainement des mois, voire des années.

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You remember me? (ft. Avery) _
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