« Maman, papa... félicitations, vous êtes grands-parents. » C'était dit. Dans le salon des Weaver, un silence pesant fit son apparition. A coté de Caleb, Joyce tenait son fils -leur fils- qui dormait paisiblement. Le père du jeune homme ne semblait pas du tout apprécier la nouvelle, son teint virant gentiment au rouge brique. Il connaissait Joyce, et en les voyant ensemble ne savait pas trop à quoi s'attendre, mais sûrement pas à ça. Joyce, c'était la jeunette qui bossait à mi-temps en tant que secrétaire pour son compte, pas la mère de son petit-fils. « J'espère que tu te moques de nous Caleb. » Le concerné grimaça légèrement. Non, ce n'était pas une plaisanterie. Il l'avait cru, mais les tests de paternité parlaient d’eux-mêmes. Après tout, en voyant Joyce disparaître pendant près d'un an et revenir comme une fleur en lui montrant un bébé d'à peine quelques mois, il avait eu un peu de mal à y croire. Sachant qu'elle s'était bien foutu de lui quand ils étaient ensemble, et qu'elle était allée faire la traînée ailleurs... « Qu'on soit clairs jeune homme. Il est hors de question d'avoir un bâtard dans la famille. Ce gosse ne portera pas notre nom. » « Si le problème, c'est seulement que Seth soit né hors mariage, si je demande la main de Joyce, je ne vois pas où est le problème. » Il y eut un silence de mort, des deux cotés. Là, pour le coup, c'était la connerie de trop.

« Tu vas sans doute être le mari le plus cocu de tout Leeds. » Et voilà que les railleries recommençaient. « Je fais ça pour Seth. C'est que le temps d'un mois ou deux, et crois moi, c'est pas de gaieté de cœur. J'ai pas envie d'avoir affaire à toi. » « Parce que je t'ai brisé le cœur quand on était ensemble ? Pauvre chaton. » « T'es vraiment la dernière des garces. » « Je te rappelles que je ne suis pas obligée d'accepter ces fiançailles bidons. Je peux aussi refuser que tu voies Seth, après tout pour l'instant, tu n'es rien pour lui. » « Mais tu le feras pas. Une fois qu'on sera mariés, tu pourras profiter de mon argent, et je sais que c'est tout ce qui t'intéresse. » Joyce eut un sourire en coin. Un coup de bol que Caleb soit aussi attaché à son fils. Elle pourrait bien trouver une solution pour lui soutirer un maximum d'argent, et ensuite une pension alimentaire. Oui. Elle avait plutôt à y gagner au final. Même s'il faudrait jouer la comédie et tout faire en grand.